La traversée du Mozambique par temps calme

La traversée du Mozambique par temps calme de Patrice Pluyette.

Je n’avais jamais entendu parler de ce livre. Je découvre après sa lecture qu’il a été nominé pour les prix Goncourt et Médicis rien de moins mais soyons franc ce n’est point ceci qui m’a motivé pour cette lecture, mais plutôt l’avis de quelqu’un qui m’est cher et m’a tendu ce livre en me disant « tiens ça risque de te changer des polars et des livres SF que tu lis habituellement »

J’ai donc entamé ce livre en Candide sans être plus inspiré que cela par le titre mais un peu curieux quand même. Très rapidement le style vous surprend. On reprend les phrases à deux fois en se disant : tiens je n’ai pas souvent croisé cette façon d’écrire. Mélange d’érudition et de phrases simples avec un travail très prononcé sur leur musicalité. Mais une musicalité non classique plutôt dissonante et légèrement grinçante. Des phrases en vrac avec un gout prononcé pour l’absurde parfois.

Mais revenons au roman. Le capitaine Balalcazar monte une expédition à destination de la fabuleuse ville de Païtiti, terre chérie qui croule sous l’or perdu des incas. Pour l’aider dans cette expédition il s’adjoint l’aide de deux frères indiens Negook et Hug-Gluq anciens chasseurs d’ours,celle de Fontaine une cuisinière amoureuse de lui et Malebosse la navigatrice. Un équipage de bric et de broc qui va traverser l’Atlantique cap sur l’amérique du sud pour se retrouver dans le grand nord glacé au détour d’aventures plus rocambolesques les unes que les autres. Iront-ils au bout de leur périple ?

Nous nous rendons vite compte que cela importe peu. Ou plutôt que même si aventure il y a (et les références au roman d’aventure y sont nombreuses) elle semble plus participer au plaisir de l’écriture qu’être le réel moteur de ce roman. Les lieux sont justes des  prétextes pour les mots savants, les tournures particulières, les images détournées, etc.

C’est brillant il est vrai mais parfois tellement chargé que l’intrigue disparait sous l’amoncellement d’adjectifs variés. Mais là est peut-être le seul but de l’auteur ou plutôt le piège dans lequel il s’enlise peu à peu. C’est comme la nougatine, c’est craquant, brillant, sucré, colle aux dents et l’overdose est fatale. Alors à recommander aux adeptes des sucreries ?

Impossible de le dire, mais pou ma part, j’avoue que les dernières pages me sont restées un peu sur l’estomac et que j’ai eu un peu de mal à terminer ce roman dont l’intrigue s’effilochait. Je garde néanmoins en mémoire des moments très agréables de lecture de cette traversée du Mozambique par temps calme,  roman résolument difficile à classer entre aventure, burlesque et envie de trop en faire.

DédaleKeisha , Julien ont bien aimé

La traversée du Mozambique par temps calme de Patrice Pluyette, 316 pages, 2008, Ed du seuil

ISBN : 9782020945769

4 commentaires

  1. keisha said,

    7 février 2010 à 15:23

    Tout à fait d’accord, ce n’est pas 100% réussi, mais au moins ce n’est pas formaté et certains passages sont jubilatoires

  2. yspaddaden said,

    7 février 2010 à 23:05

    Et le Mozambique dans tout ça ?

    • fildeblog said,

      8 février 2010 à 18:59

      PAs de Mozambique dans tout ça. Dans une ITW, l’auteur dit que c’est le seul endroit ou le roman ne pouvait pas se dérouler donc…
      Question de posture peut-être ?


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